LA POSITION DES TRADITIONALISTES CONCERNANT LES GENS L'INNOV

Ils se distinguent surtout par des comportements qui trahissent l’arrogance envers les autres, l’orgueil face à la vérité, sans compter qu’ils sont imbus de leur personne. Ils ont la propension à dévaloriser les autres par le biais de la médisance, de la calomnie, et des mauvaises paroles à leur insu, et qui plus est, ils font énormément de péchés. » (12)



Notes:
1. Extrait du polycopié : Nasîha li e-Shabâb de Sheïkh Ibrahim e-Ruhaïlî.
2. Sourate Les temps. Dans la cassette ayant pour titre el ‘Amel li Yam el Âkhir, l’auteur développe cette idée avec plus de détail pour enlever toute confusion sur la question. Il vient aussi de publier un livre intitulé Marâtib el ‘Ibadât où il classe les rituels en fonction de plusieurs considérations (leur importance, leur prescription dans le temps et dans l’espace, etc.). (N. du T.)
3. La vache ; 44
4. Les versets détaillés ; 33
5. Rapporté par el Bukhârî (4210) et Muslim (2406).
6. Ta-Ha ; 43-44 remarques : En principe, en matière de morale (ordonner le bien et interdire le mal), c’est la délicatesse et la douceur qui prédominent comme le Seigneur le révèle : Appelle au chemin de Ton Seigneur avec sagesse et le bon sermon, et polémique avec eux de la meilleure façon. [Les abeilles ; 125]
Il a enjoint également à Moussa () et Haroun () : Rendez-vous chez Pharaon qui s’est rendu rebelle, tenez-lui un doux langage, ainsi se reprendra-t-il ou va-t-il s’émouvoir (craindre). [Ta-Ha ; 43-44] Selon ‘Âicha l’épouse du Prophète ce dernier a dit : « la douceur n’est pas dans une chose sans l’embellir, et elle n’est pas ôtée d’une chose sans a nuire. » [Rapporté par Muslim (2594)] Or, s’il n’y a pas d’autre façon de venir à bout du mal que d’avoir recours à une certaine sévérité, le cas échéant il n’y a aucun inconvénient à l’utiliser ; et cela même à l’encontre des musulmans. Ne vois-tu pas qu’Allah lui-même a autorisé la confrontation par les armes en cas de force majeure, qui représente pourtant le comble de la brutalité. Il a déclaré en effet : Si deux clans parmi les croyants se font la guerre, vous devez les réconcilier. Et si l’un d’eux se rebelle contre l’autre, alors réprimez le rebelle jusqu’à ce qu’il se plie à l’Ordre d’Allah. [Les appartements ; 9] Il est d’ailleurs tout à fait plausible que le croyant soit plus virulent envers son propre frère qu’envers un non musulman. Ne vois-tu pas comment Moussa () s’est-il comporté gentiment envers Pharaon au moment où il fut intransigeant envers son frère de sang Haroun () à tel point qu’il y a eu de sa part ce que le Seigneur nous relate : Il a prit son frère par les cheveux pour le tirer vers lui. [El A’râf ; 150]
Quelqu’un aurait-il l’audace d’utiliser contre lui les notions d’alliance en l’accusant de répandre sa langue et sa main sur son frère alors qu’il reste impassible contre les tyrans ! Le Prophète () était lui-même susceptible d’être plus exigeant envers certains savants parmi ses Compagnons quand ceux-ci venaient à se tromper qu’il ne pouvait l’être avec d’autres. Prends l’exemple de Mu’âdh, quand ce dernier s’étendait quelque peu en présidant la prière, il lui a dit : « Serais-tu un perturbateur ? Mu’âdh ! » [Rapporté par el Bukhârî (6106) et Muslim (465)]. En parallèle, sa réaction était plus complaisante envers le bédouin ayant uriné dans la mosquée, comme il est précisé dans Sahîh el Bukhârî (220) et autre. Il a également réprimandé Usâma ibn Zaïd lorsque ce dernier a tué un païen sur le champ de bataille après qu’il eut prononcé l’acte de foi en ces termes : « Hé ! Usâma ! Tu l’as tué après qu’il ait témoigné : il n’y a de dieu en dehors d’Allah ! Il l’a tellement répété commenta Usâma, que j’aurai voulu n’avoir jamais embrassé l’Islam avant ce jour. » [Rapporté par el Boukhari (3269) et Mouslim (96)]. Usâma a tiré les fruits de ce sévère conseil à l’époque où l’assassinat de ‘Uthmân a engendré des troubles (). Cela a laissé en lui l’appréhension d’avoir la main complice dans le sang versé des musulmans. e-Dhahabi a souligné : « Usâma a profité des réprimandes du Prophète le jour où ce dernier lui a dit () : que fais-tu Usâma de : il n’y a de dieu en dehors d’Allah ! Il ne sait pas sali les mains et est resté cloîtré chez lui, ce qui est une bonne initiative. » [E-Saïr (2/500-501)]. 
L’auteur a dit : Dieu est grand ! L’éducation prophétique est extraordinaire ! L’éducation Hisbiya est à l’inverse vraiment vile ! Celle-ci interdit formellement toute réfutation à l’encontre des dissidents au moment où elle tolère largement et sans scrupule à ses adeptes le recours à la violence, qu’ils légitiment au nom du Djihad. Aucun trouble n’est attisé sans qu’ils n’en soient les fomentateurs ou les inspirateurs. Telle est le résultat à vouloir fermer les yeux sur les fautes des uns et des autres sous prétexte de se concentrer sur l’ennemi extérieur ! C’est pourquoi, les paroles d’Ibn Taïmiya sont très pertinentes quand ce dernier fait remarquer : « Le croyant et son frère sont comme les deux mains qu’il faut frotter pour laver : la saleté ne peut s’enlever si ce n’est en faisant preuve d’un peu de rigueur. L’intention toutefois de les nettoyer et de les rendre douces justifie tout à fait cette rigidité. » [Majmû’ el Fatâwâ (28/ 53-54)]. Extrait de Madârik e-Nadhar fi e-Siyâsa e-Shar’iya de Sheïkh ‘Abd el Mâlik Ramadhânî. 

7. La personne en question est plutôt ‘Abd Allah ibn Ubaï ibn Sallûl, le chef de file des Hypocrites comme l’a précisé le Sheïkh lui-même dans la cassette el ‘Amâl li Yawm el Âkhir.

8. El Ahqâf ; 35

9. La plume ; 9

10. Tafsîr el Baghawî (377/4).

11. Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a dit dans Majmû’ el Fatâwâ (156/4) : « Il est complètement erroné de prétendre que les innovateurs adhèrent à la tendance des anciens. Cela est inconcevable sauf dans la situation où l’ignorance prend le pas sur la science qui se fait rare. » Sheïkh ‘Abd e-Salâm ibn Sâlim e-Suhaïmî a dit : « À notre époque, certains assument qu’ils adhèrent à la tendance des anciens alors qu’il n’en est rien. Certains s’aventurent même à donner aux mouvements Hisbistes contemporains dont certains adhèrent à la pensée Kharijite, le nom de mouvement Salafî. Ils assument que la Salafiya est le lien commun entre ses mouvements. Tel est le résultat lorsque l’ignorance prend le pas sur la science qui se fait rare comme l’a judicieusement fait remarquer Sheïkh el Islam ibn Taïmiya dans Majmû’ el Fatâwâ. L’autre raison consiste à dire qu’ils veulent simplement diluer, noyer, dissoudre, faire fondre (Tamyî’) la Da’wa Salafiya fondée sur le Coran et la Sunna conformément à la compréhension des Pieux Prédécesseurs. Le but c’est de faire entrer certaines tendances égarées dans le cercle des traditionalistes. » [Voir : Kun SAlafiyan ‘alâ el Jadda] 
La définition du Tamyî’ si ce terme accepte de ce faire définir, c’est donc : de faire entrer certaines tendances égarées dans le cercle des traditionalistes. Comme le dit Sheïkh Rabi’, le mot Tamyî’ n’est pas un terme technique dans le sens propre du terme, c’est plutôt un comportement, une caractéristique. Depuis l’apparition des hérésies, aucune secte dont les Mumayyi’ûn seraient les partisans, ne porte ce nom, même s’il est vrai qu’à travers les époques les sectes quelque peu laxistes comme les Murjites (si on considère ce terme comme un terme générique), ont toujours œuvré pour amenuiser le rigorisme à leur yeux de la tendance traditionaliste. Les traditionalistes en effet se caractérisent pour dénoncer et lutter contre toute forme d’hérésie. La meilleure façon pour les conspirateurs innovateurs d’échapper à leur jugement, c’est de se les concilier, d’où l’un des sens du terme Tamyî’. Mais c’est peine perdue d’avance… (N. du T.)


Traduit par : 
Karim ZENTICI